De l'art de séduction en sonnet désuet

C'est un vrai bijou!

Bel exercice, Mémère !
Et quelque chose me dit que Morgane va apprécier !

Mais (car il y en a un [non quatre]) :
- Tu as marqué la césure à l'hémistiche de tes alexandrins, et c'est bien, cependant lorsque c'est le cas, les terminaisons en E se plient à la même règle qu'en fin de vers !
Par exemple "De son outrecuidance" ou "Qu'elles soient damoiselles" font bien 6 syllabes, c'est bon, mais les premières moitiés des vers 4, 7, 8, 12 & 13 n'en font donc que 5 !
Pourtant à la fin de "damoiselles" tu sembles avoir appliqué la règle, puisque tu ne fais pas la liaison avec le "ou" qui suit, sinon ça ferait 13 en tout.

- D'autre part, dans un sonnet en alexandrins de forme classique, ce qui est ici le cas, on évite les hiatus, comme "jusqu'à_en" ou "ou_encor", ou encore "pu_ouïr"

- "peu me chaut", du verbe chaloir, et non l'ajectif chaud.

- enfin on dirait plutôt "c'est vous que j'aspire... à conduire", et non "de vous que j'aspire ...conduire"

Voilà, tout cela pour t'aider, pas pour étaler une science que je ne respecte pas toujours moi-même d'ailleurs !

Je fais plus qu'apprécier, j'adore. Bravo Mémére et merci de montrer qu'on peut jongler avec plaisir avec ces vieux mots.
Ce mauvais garçon de François doit en danser de joie.

Héhé, moi aussi j'approuve. Tout à fait succulent, je m'en pourlèche les babines. Une gourmandise rabelaisienne...

Merci pour vos éloges et pour Filo que je remercie plus particulièrement pour avoir pris le temps de pointer du doigt mes erreurs de versification (j'ai encore pas mal de chose à apprendre, mais je progresse lentement...), je propose la version suivante :

Je ne suis point manant accointeur de chamaille
Mais si fieffé faquin pavoise de m’occire
De son outrecuidance il déclenche mon ire
Pour céans rendre gorge pourfendu sur la paille.

Bien que sobre à l’envie, faire force ripaille,
Ecluser des godets à finir par gésir
Est loin de me déplaire car j’aime à m’ébaudir
Quand j’ai bourse remplie de jaunets et cliquaille.

Aucunement paillard, je n’attente à séduire
Les drôlesses en mon lit m’aimant sans coup férir,
Qu’elles soient damoiselles ou de la gent merdaille.

Peu me chaut quelles fables ce jour vous puissiez ouïr
Sans aucune méprise c’est de vous que j’aspire,
Devant l’autel ma mie, à prendre en épousailles.

Mieux !
Il reste "chaud" (t à la place du d) et "de vous que" (sans le de), et ce sera très bon pour moi.

Je te propose, même si c'est du rafistolage : "c'est bien vous que j'aspire"

Héhéhé... Séduite à mon tour par la saveur particulière de ces mots désuets. Tenir ce ton sans en faire trop et sans laisser échapper une formulation plus "actuelle" n'était pas un pari facile... Bien joué !
Plutôt d'accords avec Filo en ce qui concerne le "c'est bien de vous que j'aspire", cependant, je reconnais être incapable de savoir si cette tournure est une référence, une reprise d'un auteur ancien donc... Je fais des recherches ^^

Si c'est une tournure référence à un auteur ancien, Belette, ce serait tout à fait fortuit. Je ne peux faire références à des choses que je ne connais pas.

Il reste "chaud" (t à la place du d) : où donc, Filo ???? ;-)
Je m'en étais aperçu, mais j'ai oublié d'éditer. Maintenant c'est fait !