LE CERCLE Forum littéraire |
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| Rajasthan, carnet de route | |
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+3Gentiane Lucaerne constance 7 participants | |
Auteur | Message |
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constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Dim 29 Aoû - 22:21 | |
| 17ème partie : Fatehpur Sikri, la cité fantômeLeila reste à Jaipur quelques jours de plus, elle nous a trouvé une voiture, un chauffeur digne de confiance, a réservé les hôtels pour nous au meilleur prix. Nous partirons donc à trois vers Delhi, avec arrêt dans les sites les plus remarquables. Le départ se fait très très tôt, de façon à faire un peu de route à la fraiche et visiter les sites dans des conditions acceptables (à 50°, on craque). Nous verrons le soleil se lever sur des paysages d'autant plus intéressants qu'une déviation opportune nous chasse de la grand-route pour nous conduire au milieu des campagnes profondes. Réveil et toilette des paysans à la pompe à eau, premières bergères qui conduisent leurs chèvres, troupeaux de chameaux encore assoupis... Nous arriverons à Fatehpur Sikri dans la grande chaleur du jour. Cette ville totalement abandonnée, vide, immense et somptueuse, fut la capitale d 'Akbar « le grand », le bien nommé puisqu'il fut le plus grand empereur moghol et régnât pendant presque 50 ans au XVIème siècle. Ce fut évidemment un grand combattant et conquérant, comme tous les empereurs moghols, mais bien plus que cela, un sage épris de justice qui pratiquait la plus grande tolérance religieuse. Il eu des épouses de toutes les confessions, et les laissaient pratiquer leur culte, ce qui n'est pas courant chez des musulmans. Epris de conversations philosophiques et religieuses, il mandait des sages de partout pour discuter avec lui, et inventa une religion syncrétique, le Din-i-ilahi (foi en Dieu) qui reconnaissait la vérité commune à toutes les religions. En hommage à un sage soufi qui, grâce à ses prières, permis soit-disant à l'empereur d'avoir un héritier mâle, Akbar construisit une « cité parfaite » au milieu du désert, Fatehpur Sikri, qui symbolisait cette alliance des philosophies religieuses. Seule erreur, et de taille : la ville fut construite trop loin des points d'eau, et souffrit continuellement de pénurie. A la mort de l'empereur, elle fut abandonnée, et resta donc telle quelle, un rêve de pierre intact au milieu de nulle part. La mosquée dite de Dargha, consacrée à ce fameux sage soufi, porte une inscription sur son fronton, à la fois extraite du Coran et tirée de paroles de Jésus : « Le monde est un pont, traverse-le mais n'y bâtit pas de maison. Qui espère une heure peut espérer l'éternité »
Des entrées monumentales Vient ensuite une enfilade d'esplanades immenses, qui laissent une impression étrange de ville fantôme, à la fois neuve et donc magnifiquement conservée, mais totalement déserte, comme cette cour ou ce groupe architectural Malgré le manque d'eau, des jardins bien entretenus rompent la monotonie des pierres rouges diaprées Au milieu de ces esplanades, de charmants bâtiments, la plupart réservés aux épouses de l'empereur Chaque pierre est délicatement sculptée, couverte d'entrelacs Au milieu d'un bassin, trône une estrade de pierre surélevée reliée par quatre passerelles. Ce serait à cet endroit que, disait-on, Akbar s'installait pour discuter avec des érudits de toutes les religions, chacun installé sur une des passerelles. L'endroit servait aussi de salon de musique Dans la grande cour derrière, Akbar jouait au pachisi, une sorte de jeu d'échecs, en utilisant comme pions de jeunes esclaves. De loin, on aperçoit les coupoles de la mosquée | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Mar 31 Aoû - 22:53 | |
| 18ème partie : Agra, le Taj Mahal et le Fort Rouge
Pour ma deuxième visite en Inde, je n'envisageais pas de ne pas voir le Taj Mahal, quand même ! Sitôt finie la visite de Fatehpur Sikri, nous nous rendons donc à Agra pour enfin découvrir ce monument si célèbre, que par ailleurs j'avais mis en fond d'écran de mon ordinateur pendant pas mal de temps. Annie l'a déjà visité mais elle m'assure que cela n'a rien à voir quand on le découvre « en vrai », même si on a regardé des tas de photos ou de films. Elle a raison. Il faut quand même avouer qu'il s'agit du monument le plus extravagant jamais construit pour l'amour d'une femme. Mon guide cite le grand poète Tagore, qui décrivait la beauté du Taj comme « une larme sur le visage de l'éternité », mais rien en fait ne peut restituer le sentiment que provoque sa vision sublime, ni films ni photos ni paroles. C'est Shah Jahan, le petit-fils du grand empereur Akbar, qui entreprit la construction du mausolée en 1631 à la mort de sa seconde épouse, Mumtaz Mahal, morte en mettant au monde leur 14è enfant. Il en fut si profondément désespéré qu'il décida de bâtir le plus beau témoignage d'amour jamais conçu. La construction prit 22 années, ce qui n'est rien par rapport au résultat, et mobilisa plus de 20.000 ouvriers ainsi que des experts appelés d'Europe, en particulier pour la technique de la pietra dura dont je vous ai déjà parlé : des milliers de pierres semi-précieuses furent ici incrustées dans le marbre blanc semi-translucide. Pour la visite, nous ne sommes pas tous seuls : une foule énorme se presse, malgré l'heure de grande chaleur et le fait qu'il n'y ait plus de touristes étrangers par cette saison. Mais les Indiens sont très fiers de leur passé historique et les tarifs d'entrée pour les locaux sont ridicules. Il y a en effet deux tarifs : un pour les Indiens, un autre pour les étrangers (évidemment bien plus cher). Nous devons d'abord faire la queue pour passer à la fouille. En effet nous ne pouvons entrer ni cigarettes, ni briquets, caméras, objets contondants, liquides...etc. Je suppose que ces restrictions tiennent à une peur des attentats contre cette merveille, symbole de l'Inde. On nous distribue gratuitement une petite bouteille d'eau, ce qui n'est pas du luxe. Ils entretiennent le suspense... nous franchissons d'abord par un immense porche en grès rouge, le Taj est invisible jusqu'à présent Et là, un choc tel que je sens des gros sanglots me monter à la gorge. Je sais, c'est ridicule, mais je ne maitrise pas cette émotion incroyable qui me saisit devant cette splendeur irréelle Même très loin, il irradie dans la lumière du jour, et plus on se rapproche, plus il semble se dilater En y réfléchissant maintenant, je me dis qu'il y a plusieurs paramètres dans cette architecture qui affolent complètement les sens. D'abord, la symétrie et l'équilibre de l'ensemble sont parfaits, et je crois que la perfection constitue quelque chose de profondément déstabilisant. Ensuite, l'idée de génie fut de construire le Taj sur une plateforme de marbre, si bien que le monument se détache uniquement sur le fond du ciel et semble flotter. On ressent très fortement cette impression de légèreté irréelle, comme un vaisseau dans le ciel, un rêve de pierre En même temps, je ressens comme une impression de profonde féminité, comme si le monument était une femme à la fois taquine et séduisante, qui joue à cache-cache et s'offre dans ses atours à la fois simples et raffinés, sans avoir besoin de faire admirer sa beauté tant elle est évidente Vous l'avez compris, l'impression est forte, plus que forte, j'en suis bouleversée. Je crois que c'est la plus belle chose que j'ai vu au monde, pas seulement belle, mais vivante. Cette pierre est vivante. Nous nous approchons pour voir l'intérieur, et passons un des 4 immenses porches de marbre où sont gravés des versets du Coran et où s'épanouissent les fleurs précieuses et où chaque détail est un ravissement Nous sortons de cette visite dans un tel état que nous bâclons un peu la visite du Fort Rouge, situé non loin du Taj Mahal. Je tiens quand même à cette visite, car c'est dans ce Fort que Shah Jahan termina sa vie, emprisonné par son fils Aurangzeb, un féroce celui-là qui martyrisa les Indiens et bannit la liberté de culte. Il faut dire que Shah Jahan s'était mis en tête de construire un « pendant » au Taj Mahal, c'est à dire un monument exactement semblable sur l'autre rive de la Yamuna, mais en marbre noir cette fois-ci. Le royaume était déjà ruiné par cette aventure architecturale, il semblait plus prudent de mettre un terme à ce délire amoureux. Mais que ce délire fut magnifique ! Voilà ce que voyait l'empereur déchu de sa prison Il put ainsi se morfondre en pensant à sa bien-aimée pendant 8 ans, jusqu'à sa mort. Je n'ai pas eu le courage de prendre beaucoup de photos dans le Fort Rouge, je suis encore toute remuée de ma visite du Taj Mahal. Mais nous rencontrerons des gens tellement charmants, des touristes comme nous mais Indiens, que mon appareil s'est déclenché tout seul devant cette petite famille cette jeune beauté qui prend la pose le sérieux de ces gens sous leur parapluie et ce petit poussin aux yeux cernés de khôl | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Dim 5 Sep - 23:09 | |
| 19ème partie : Delhi, le Qutb MinarNous avions décidé dès le début d'effectuer les visites dans la journée et de regagner Delhi sans arrêt supplémentaire. Nous nous doutions que la journée serait rude : donc départ de Jaïpur à 05H00, visite de Fatehpur Sikri, puis du Taj Mahal et du Fort Rouge d'Agra, avant de continuer la route vers la capitale. Rien que cela. Nous déjeunerons à Agra, dans un restaurant que nous recommandent des « locaux » et qui s'avèrera délicieux pour un prix dérisoire. Nous dégusterons au « Maya » un lassi mémorable à la papaye... Notre chauffeur, Medrani, en fait l'oncle du chauffeur attitré de Leila à Jaipur, est d'un dévouement et d'une discrétion exemplaires. Il ne parle presque pas anglais, mais c'est un excellent chauffeur, d'une humeur patiente et égale. Petit détail qui nous a émues : il conduit une automobile « à l'anglaise », dont il est très fier et qu'il brique avec amour. Lui-même a revêtu un vrai costume de chauffeur colonial, assorti à la voiture. Sur la plage arrière, soigneusement pliée et protégée, il a posé une chemise de rechange immaculée. Je suis toujours un peu surprise, surtout comparé à la France, de voir à quel point les Indiens sont soigneux de leurs effets et attachés à la propreté Nous arrivons à Delhi dans la soirée, mais nous perdons un temps fou pour trouver le quartier où nous serons logées, Defence Colony, puis l'hôtel. Notre chauffeur demande systématiquement son chemin aux rickshaws, jusqu'à ce que nous comprenions enfin qu'il ne doit tout simplement pas savoir lire. Même avec les panneaux, nous sommes complètement paumés ! A la fin, un livreur de pizza prendra sa mobylette pour nous conduire juste devant l'hôtel. Sans accepter le moindre pourboire. Nous donnons rendez-vous au chauffeur pour le lendemain matin, puisque nous l'avons engagé sur deux jours, puis nous nous écroulons dans la chambre d'hôtel, épuisées par la journée. Annie prendra le petit lit supplémentaire, Pénina et moi partageons un grand lit, que dis-je « grand », immense : 2m10 de large (il m'a tellement impressionnée que j'ai sorti le mètre ruban). Intimidées, nous nous installons chacune à une extrémité, si bien qu'Annie nous racontera qu'en sortant de la douche, elle nous a trouvées endormies comme deux gisants, mains croisées sur la poitrine, chacune si loin de l'autre qu'on aurait pu faire passer l'autoroute au milieu... Le lendemain matin, visite des sites les plus célèbres de Delhi. Nous commençons par le Qtub Minar (ça se prononce « qutub »), une tour édifiée par les premiers conquérants musulmans suite à la défaite du dernier roi hindou de Delhi. Autant dire que c'est de l'architecture primitive afghane, puisque la construction a débuté en 1193. Ce qui rend sa beauté et son originalité d'autant plus frappante 73 mètres de hauteur, quand même. Vu d'en bas, c'est impressionnant [img] https://2img.net/r/ihimizer/img204/4549/img3429edited.jpg|/img]De près aussi, remarquez Les deux premiers étages sont en grès rouge, les deux derniers en marbre et grès. Les constructeurs de l'époque ignoraient le mortier, tout a donc été bâti par un système d'ajustement élaboré, les pierres s'emboitant parfaitement l'une dans l'autre. La mosquée dite « de la puissance de l'Islam », la première en Inde, est un magnifique exemple architectural iranien, c'est à dire qu'il n'y a pas de toit au-dessus des salles de prière (entre autre particularité) Sa construction a débuté en même temps que la tour, et il a été utilisé des matériaux pris dans des temples hindouistes « idolâtres », si bien qu'on peut voir des fresques érotiques au milieu de la mosquée. L'Inde commençait déjà son travail d'influence... Vous remarquez aussi les serpents entrelacés, symbole de la vie éternelle Et aussi quelques détails assez intéressants, comme cette...étoile de David, que nous avons rencontrée sur toutes les mosquées mogholes. C'est un symbole ésotérique, après tout, comme quoi... Il y a aussi les tombeaux des premiers conquérants, magnifiquement ornés Au-dessus du porche, de plus près Avec vue imprenable sur le Qutb Minar Au milieu de l'esplanade, une colonne en fer nous intrigue. Le guide nous explique qu'elle provenait de la province du Bihar, d'un temple dédié à Vishnou, et qu'elle avait été érigée en l'honneur d'un roi de la dynastie Gupta au IVè siècle C'est un grand mystère, car le métal ne s'est jamais corrodé ni oxydé, et les savants ne s'explique pas comme il a été possible d'obtenir un fer d'une telle pureté, les techniques de l'époque ne le permettant pas. Vous voyez, même les Indiens ont leurs extra-terrestres... Nous terminons la visite par un repos bien mérité sous les arbres, en admirant les monuments qui nous entourent L'arbre très ancien qui se dresse devant la tour est un neem, un végétal aux propriétés médicinales dont les Indiens font grand usage. Le neem est encore utilisé dans beaucoup de produits d'hygiène modernes, comme les savonnettes et le dentifrice, c'est un désinfectant naturel. L'arbre sans feuilles mais aux fleurs jaunes toutes frisottées sert à traiter certains problèmes gynécologiques des femmes, en particulier les accouchements difficiles. | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Sam 11 Sep - 22:35 | |
| 20ème partie : Delhi, fin du voyage
Nous nous levons tôt ce matin, malgré l'envie irrépressible de dormir encore. Nous avons en effet décidé de libérer notre chauffeur tôt dans la journée, de façon à ce qu'il fasse la route vers Jaïpur dans de bonnes conditions. Mais Delhi est une ville tentaculaire, immense, grouillante, aussi est-il bien appréciable d'avoir un chauffeur qui vous accompagne et vous attende à chaque visite ! Ce matin, le tombeau d'Humayun... Encore un exemple de l'architecture moghole « primitive »... C'est la première épouse perse, Haji Begum, du second empereur moghol (Humayun) qui construisit ce tombeau au XVIè siècle. On y accède par des portes monumentales Cette architecture s'affina pour aboutir à la splendeur du Taj Mahal. Comme beaucoup de monuments à Delhi, les bâtiments sont entourés de délicieux et frais jardins dont le tracé classique a été conservé au fil des siècles, un vrai bonheur après la chaleur écrasante et la pollution de la grande ville Après cette visite, nous disons au-revoir à notre chauffeur, si patient et discret. Nous nous sommes cotisées pour lui donner un très bon pourboire, aussi, que ce soit du à l'argent que nous lui avons remis, ou au fait qu'ils nous ait beaucoup appréciées et prenait très au sérieux son rôle de « protecteur », les adieux sont difficiles. Nous passerons l'après-midi à flâner dans les quartiers de Connaught Place et alentours. Comme nous nous perdons copieusement, je ne pourrais pas vous dire exactement où nous avons atterri lorsque nous avons acheté des fruits sur ce marché Une dame indienne très chic, en voyant notre hésitation, nous conseille d'acheter ces espèces de dattes, qui s'avèrent en fait être des « jamun », à mon avis des fruits de la famille des prunes, bien que le goût soit plutôt acidulé. Elle nous indique aussi que c'est excellent pour la santé. Personne n'a été capable de nous indiquer comment cela s'appelait en anglais, et même Google ignore une traduction française. Mais l'article décrit les propriétés curatives reconnues de ce fruit, qui soigne toutes les infections, surtout buccales, l'hypertension, le cholestérol et autres joyeusetés. Ca soigne aussi la constipation... Nous nous égarons dans des marchés couverts, ce qui est encore le meilleur moyen de visiter, puis, l'heure du déjeuner approchant, nous demandons à un boutiquier où il est possible de manger bon et pas cher. Il nous amène à sa « cantine », dans une impasse guère flamboyante Le restaurant en question est une gargote absolue, mais nous y mangeons divinement, pour l'équivalent d'un euro. Après divers achats, dont de beaux saris achetés dans une boutique chic de Connaught Place, nous rentrons à l'hôtel complètement épuisées. Le lendemain matin, dernier jour en Inde, nous nous permettons une toute petite grasse matinée. L'hôtel est climatisé, dehors c'est la fournaise... Visite quand même du Fort Rouge de Delhi. Nous y allons en rickshaw, en fait une simple mobylette pétaradante sur laquelle est montée une cabine ouverte, où nous réussissons à nous tasser à trois. Toute une aventure en soit... les conducteurs conduisent à toute allure et louvoient entre les automobiles, les camions et les autobus. Le Fort Rouge de Delhi a été construit par Shah Jahan, oui, le même qui fit bâtir le Taj Mahal. Il représente aussi l'apogée de la domination moghole Pudeur indienne oblige, il y a deux files d'attente : celle pour les hommes et celles pour les femmes, histoire qu'elles ne se fassent pas importuner Nous admirons la salle des audiences publiques, encore du marbre et des pierres précieuse, dont beaucoup furent volées après la révolte des cipayes en 1857. Pffff, on commence à être blasé sur l'affaire Les colonnades de grès rouge La délicieuse petite mosquée de la Perle La salle des audiences privées a elle aussi été pillée : le plafond en argent a été démonté par les Marathes, et le somptueux Trône du Paon, une merveille constituée d'or massif et de pierres précieuse, symbole des empereurs moghols, a été volé par Nadir Shah, qui l'a amené en Perse en 1739. Quand je vous dis que l'Inde est un endroit très passant... Comme je commence à avoir une indigestion de monuments somptueux, et de toute façon après le Taj Mahal je suis en surchauffe de magnificence, j'observe autour de moi des choses bien plus humaines, comme ces enfants qui posent pour la photo paternelle Cette petite qui n'en peut plus de chaleur Ce couple dans les jardins qui donne à manger à un écureuil (il y en a partout, et ils ne sont guère farouches) Et cet arbre, tout simplement, au moins aussi admirable que les monuments qui nous entourent, témoins du génie mais aussi de la vanité humaine De retour à l'hôtel, nous nous promènerons dans le quartier de Defence Colony, où habitent de nombreux expatriés aisés. Un beau quartier, avec des commerces distingués, ce qui nous permet de nous poser dans un coffee shop où nous dégustons avec soulagement des boissons glacées. Le soir, aéroport et retour vers la France. Que dire ? Mon chez-moi m'attend, ma vie m'attend à Paris, mais quelque chose m'accroche à l'Inde avec une force qui n'est issue ni de l'enthousiasme de la jeunesse, ni de l'attrait d'une vie plus douce. On ne peut dire que l'Inde soit un pays « doux », comme on pourrait le penser de l'Italie par exemple. L'Inde est violente, mais s'infiltre en vous avec douceur. Et comme l'écrivait Filo dans son carnet de voyage sur Bénarès, quand on quitte l'Inde, on n'a qu'une idée en tête, y revenir. J'espère y retourner, et partager avec vous un nouveau voyage, de nouvelles réflexions. Là-bas, tous les voyages sont intérieurs. | |
| | | filo Admin
Nombre de messages : 2078 Age : 52 Signe particulier : grand guru Date d'inscription : 06/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Dim 12 Sep - 2:30 | |
| Merci pour ce témoignage si précieux et si bien ficelé. Les indications historiques et anecdotiques sont suffisamment brèves pour être agréables à lire, et les photos ! Je ne t'en féliciterai jamais assez. Les trois derniers chapitres, notamment celui sur le Taj Mahal marquent une sorte d'apogée du reportage, où l'adéquation entre l'émotion, le texte et l'image est à son comble.
Voici un reportage qui restera dans les annales du Cercle comme des plus marquants et aboutis !
La dernière photo me fascine. Tu sais mon intérêt particulier pour les arbres, notamment les banyans... En est-ce un ? | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Dim 12 Sep - 22:35 | |
| Tu as l'oeil, c'est bien un banyan, un arbre sacré pour les Indiens comme tu le sais. Je n'ai pas obtenu plus d'explication sur cet arbre en particulier, mais visiblement il est très ancien et en tous cas très respecté car les visiteurs indiens venaient le contempler, au même titre que les monuments alentours. Merci pour tes commentaires, ton aide et tes encouragements. Cela aurait été beaucoup plus difficile et plus long d'élaborer ce carnet de route sans toi . | |
| | | Cathecrit Maître
Nombre de messages : 1269 Age : 62 Signe particulier : increvable Date d'inscription : 11/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Mer 15 Sep - 9:17 | |
| Whaouuuu !!!! Je n'ai vu que quelques vues et je me dis "nom d'un chien je vais mettre un temps fou pour tout lire, tout voir ! Mais du temps, j'en ai, j'en ai j'en ai tout plein et l'envie aussi de partager ce voyage avec toi douce amie ... | |
| | | constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route Dim 19 Sep - 23:26 | |
| J'espère que ce carnet de route te fera voyager avec moi, tout près de moi, et qu'il te permettra d'oublier un peu la longueur des nuits où tu auras du mal à dormir. J'espère qu'il te fera rêver et t'apportera un peu de l'apaisement que je te souhaite tellement, douce amie... | |
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| Sujet: Re: Rajasthan, carnet de route | |
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| | | | Rajasthan, carnet de route | |
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