Absence d'un soir

On se croit malheureux,
On pense être allé aussi loin
Que possible
Au bout du chagrin
Et que rien ni personne
Ne vous fera plus de mal

Mais voilà :
Il y a toujours quelque part
Quelqu'un ou quelqu'une
Comme un cadeau terrible
Encore un peu de peine,
Une solitude imprévue,
L'absence d'un soir,
Celle même sur laquelle
On n'avait pas prévu
Qu'elle vous démolirait...

Je suis si seule
Mon Dieu
Ce soir
Et même lui n'est pas là pour me rassurer
Puisque je n'y crois pas
Je crois d'ailleurs de moins en moins
Et surtout plus en vous.................

Cathecrit, 1998

ouais! bien vu!

Pas très optimiste...
Deux petites choses accrochent à mon idée :
"Celle même sur laquelle
On n'avait pas prévu
Qu'elle vous démolirait..."
Ce "sur laquelle" me semble bizarre dans la phrase.
"Je crois d'ailleurs de moins en moins" : un peu trop long, surtout par rapport aux deux lignes qui l'entourent. Peut être une respiration, style : "Je crois de moins en moins
D'ailleurs
Et surtout plus en vous..."
C'est en tout cas un bon instantané de ce qu'on peut ressentir à certains instants un peu sombres de la vie.

une large citation d'Eluard, en réponse à Cath, et surtout avec toute mon amitié:


La nuit n’est jamais complète

Il y a toujours, puisque je le dis

Puisque je l’affirme

Au bout du chagrin une fenêtre ouverte

Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille,

Désir à combler, faim à satisfaire,

Un cœur généreux

Une main tendue, une main ouverte,

Des yeux attentifs

Une vie,

La vie

A se partager.




Paul ELUARD

Oui, je le connais... bien et l'apprécie à fond pour le bel espoir qu' il offre.
Merci Mick. Cath, très touchée...