Et si je vous disais que j’ai couru pieds nus dans le bois des merveilles.
Ce temps, assoupi dans un coin de mémoire, aujourd’hui a frappé ses trois coups.
Voici la colline qui descend vers la mer là où je parcourais riant les sentiers de pierres brûlées par les étés faméliques, dévorée par les Heures.
De celles qui pesaient de leurs poids immuables au rythme saccadé du clocher et le chant ancestral des petits ménestrels tapis dans l’herbe fine.
J’ y ai laissé des traces fraîches dans les recoins d’un arbre mort et j’y puise encore, les soirs où la lumière pâlit, des forces parfumées.
Dés lors, l’Image désincarnée et froide du présent de papier s’efface, quand cesse le rêve absurde et maladif, du monde désenchanté.