Lecture du soir...

On n'avait pas encore de rubrique sur nos lectures du soir, espoir ? Je ne la retrouve pas en tous les cas... j'inaugure, alors.

Bon, est-ce que je suis la seule à revenir de vacances avec beaucoup plus de livres qu'à l'aller ? Il suffit d'un marché et d'un stand de livres d'occasion, d'un brocanteur, pour que je fasse provision.
J'étais donc partie avec :
-"Lady Susan", de Jane Austen (je ne le connaissais pas, celui là). Délicieux et amer, spirituel dans la description d'une aventurière dépourvue de coeur et de sentiments, effrayante en réalité.
-"Amour, Prozac et autres curiosités", un best-seller parait-il de Lucia Etxebarria. Je croyais tomber sur un "roman de filles", facile à lire et amusant. Mais le parcours déjanté de ces trois soeurs aux tempéraments très différents, dans l'Espagne de l'après-movida, est à la fois drôle, pathétique, cru, profond et d'une tristesse infinie... c'est extrêmement intelligent, et surtout plein d'une vie bouillonnante, tragique. Une bonne claque...
-"Nouvelles orientales" de Marguerite Yourcenar. Evidemment, que dire ? Une émotion particulière pour la nouvelle "Notre-Dame des Hirondelles", et puis "Kali décapitée", et puis "le sourire de Marko". Bon, c'est tout excellent...
-"44 Scotland street" d'Alexander McCall Smith. Mon chouchou du moment, celui qui a crée le personnage de Ma Ramotswe, première femme détective du Botswana. Une vision accérée de l'humain, drôlatique aussi, mais teintée d'une certaine indulgence et d'une tendresse immense. J'adore, ce qu'il écrit, et puis le personnage, étonnant.
Et donc, je reviens avec en plus :
-"Poèmes et chansons" de Léonard Cohen. Il faudra que je vous en mette des extraits, c'est trop trop trop... sauf que sa voix m'endort, j'ai honte de le dire. Mais quand on arrive à garder les yeux et les oreilles ouverts, c'est splendide.
-"Variations sauvages", d'Hélène Grimaud. Un pianiste exceptionnelle, une amoureuse des loups, et je me rends compte après avoir lu son livre, un tempérament hors du commun. Très beau livre, étonnant.
-"City", d'Alessandro Baricco. Je ne l'ai pas lu, pas encore. J'ai découvert cet auteur avec "Soie". Puis "Océan-mer". Des chocs. Je savoure d'avance.
-deux bouquins de psychologie de comptoir (hum) dont je ne me souviens même pas des titres. Le genre : "gardez la jeunesse éternelle en mangeant du soja et des algues". Ce genre là. Ben quoi, j'ai le droit d'avoir des petites faiblesses, non ?

Je viens de terminer un pavé de Ken Follett, mais attention, ce n'est pas un thriller, comme il écrit d'habitude, c'est un roman historique : "Les piliers de la terre", une saga pour nous raconter le XIIe siècle en Angleterre, à travers le destin d'un bâtisseur de cathédrales, d'un moine, d'un chevalier arriviste, d'une marginale et d'une petite noble.
C'est hyper documenté et très bien écrit, avec le suspense en plus, sur fond de la fin de la guerre de cent ans et de guerres intestines anglaises du moyen-âge. Il a sorti "Un monde sans fin" qui se situe apparemment 2 siècles plus tard et mettant en scène les descendants des héros du premier. Je vais bien sûr me le procurer dès que possible.

Sinon avant j'ai lu "Next" d'Alessandro Baricco : une analyse plus ou moins pamphlétaire sur la mondialisation, un essai donc, là aussi inhabituel chez Baricco, qui revendique un regard totalement candide sur le phénomène, l'auteur n'y connaissant pas grand chose, ce qui est d'autant plus intéressant pour vous et moi qui nous situons un peu au même niveau.

Juste avant j'ai lu un autre livre de Baricco : "Sans sang", une histoire terrible, de la vie brisée d'une femme qui se venge bien longtemps après sans verser le sang.

Et "Petit travaux dans la maison", de Lambert Schlechter, aux éditions Phi, des chroniques du quotidien sans fioritures ni complaisance envers personne, même lui-même. C'est superbe de talent et d'acuité existentialiste.
En plus c'est illustré des dessins de mon meilleur ami, Vincent.

Et là je viens de me faire prêter "L'autre monde" de Cyrano de Bergerac, un véritable pamphlet libertin contre le catholicisme, puissant au XVIIème siècle. L'ouvrage n'a jamais été publié du vivant du poète, dont Rostand n'a pas menti sur la verve.

Très intéressant, ça me donne envie de continuer à explorer Baricco.
Je ne me rappelais pas que Vincent dessinait (on parle bien de Vava ?). Beaucoup de talent déjà comme musicien, et superbe écriture.
Journée très chargée sinon, juste lecture d'un petit bouquin sur la cosmétique bio.

Vincent dessine bien mieux que moi, il suffit d'aller voir quelques-uns de ses dessins sur sa page Myspace (parmi les photos) :
http://www.myspace.com/vavasattva

Le premier roman de Lucia ETXEBARRIA m'ayant beaucoup plu, je n'ai pas hésité à m'en prendre un autre trouvé au marché : "Aime-moi, por favor".
15 nouvelles au style impertinent et incisif, carrément fracassées parfois... avec une densité et une émotion crue, sans complaisance.
L'amour sous toutes ses formes, parfois très étranges, raconté sans pudeur, raconté vraiment. On a l'impression que toutes ces femmes vous parlent tranquillement, comme une confession.
J'avoue avoir eu quelques frissons au fil de cette lecture, et mêmes quelques larmes sur la dernière nouvelle : "sans terre".
Un auteur très étonnant, je suis convertie...

Non, Constance, tu n'es pas seule à revenir chargée de plus de bouquins au retour, je n'ose plus m'arrêter devant un bouquiniste!

J'ai lu " Les Piliers de la Terre" et j'ai adoré, trés bien documenté sur l'époque en effet et une histoire qui se tient sur fond de vraie histoire. et trés bien écrit. Sauf que Filo, ça se passe au XIIéme siècle, et que la guerre de Cent Ans commence au milieu du XIVème...
J'ai déjà commandé "Un monde sans fin" dont , elle, l'intrigue se déroule pendant la guerre de Cent Ans.

Récement lus, deux livres sur Compostelle:
"Le Pélerin de Compostelle" de Paulo Cohelo, dont nous avions parlé.
Le pélerinage vécu comme une quête de soi même. Si le narrateur est à la recherche d'une épée dans un contexte ésotérique, son parcours est celui du pélerin, qui part sans trop savoir pourquoi; dans le livre, il y est obligé pour retrouver son épée,qu'il aperdu parce qu'il n'était pas prés à la recevoir et il doit faire le chemin pour se dépouiller des choses matérielles et des illusions de ce monde.
L'appartenance à une société ésotrique et les "exercices" indiqués peut gêner au début, mais comme le personnage, on se dépouille au fil de la lecture pour ne garder que l'essence de la quête.

"Les Etoiles de Compostelle" d'Henri Vincenot.
L'histoire se passe au XIIIème siècle, dans le milieu des compagnons bâtisseurs.
Le héros, Jehan le Tonnerre, est né dans une communauté d'essarteurs. Il se trouve enrôlé par les Compagnons constructeurs, les "Enfants de Maître Jacques" dont il fera partie aprés une longue initiation qui passe apr un voyage à Compostelle ou l'entraîne un curieux personnage qui se fait appeller "Prophéte" et se dit druide.
Arrivé à Compostelle jehan se fâche aprés le prophéte:
" Tu verras, tu verras" et qu'est ce que je vois? "Tu trouveras la connaissance" Et qu'est ce que je trouve, hein, qu'est ce que je trouve?"
" Mais c'est Toi que tu as trouvé, couillon! maintenant tu sais que tu peux tout vaincre, le froid, le chaud, la fatigue, l'ignornce et la méchanceté! tu n'as qu'à vouloir...
La révélation de toi même tu la reçois si tu as le courage d'aller au delà de toi même. Et alors le monde est à toi!"
Bien documenté, bien écrit, on est vraiment dans l'époque et le milieu si particulier du compagonage. J''adore le style trés simple de Vincenot.

En cours de lecture deux livres trés différents:
"Olympos" de Dan Simmons qui est la suite d'Illium, une vision pas franchement homérique de la Guerre de Troie où les dieux sont des humains modifiés, où interviennent Prospéro et Caliban...
Sur fond d'hyper technologie aprés une cata provoqué par une méga guerre.
J'adore Dan Simmons, son univers est trés complexe , il faut y entrer, mais quand on l'a fait, on n'en sort plus!

"Réconciliation avec la Vie" R. Emmanuel.
" Ce livre est surtout destiné à ceux que la vie déconcerte, à ceux qu'elle a blessé, et qui veulent savoir pourquoi il en est ainsi.
ceux qui veulent comprendre pourquoi la vie s'est transformé en jungle, ceux qui veulent savoir pourquoi ils sont sur terre, dans quel but..."
Je lis par petits bouts parce que c'est à la fois pas évident à admettre, et à la fois des choses que j'ai déjà lues et entendues, sans vraiment y croire, sans vraiment les rejeter, parce qu'il faut bien quelque part qu'il y ai une explication et que tout ça ait un sens. Et qui me semblent de plus en plus "vraies".

En attente de lecture (pour le dessus de la pile qui est trés haute):

1) Vie de Merlin, l'original de Geoffrey de Monmouth (1100-1155) évêque et historien gallois qui écrivait en langue latine. Auteur entre autre d'une Historia Britonium où l'on trouve la seule mention de l'Arthur historique, ouvrage qui est à la source des légendes arthurienne.
2) Artur l'Ours et le Roi, qui cherche à retrouver l'origine du Roi, à retracer son itinéraire.
Une tentative que j'ai faite lors de la rédaction de mon mémoire de maîtrise, qui n'a pas vraiment aboutie, mais m'a ouvert l'univers des mythes celtes et des Mabinogis (aussi en attente de lecture).
"Arthur hérite par bien des aspects d'une antique créature de la mythologie celtique, celle de l'ours sacré des cultes cosmiques, il émane de la tradition orale préchrétienne..."

3) Une "Histoire du libertinage" de Didier Foucault, des Goliards au Marquis de Sade.

Bref, entre roman , fiction pour le plaisir et recherches sérieuses...

J'ai lu "le pélerin de Compostelle" il y a très longtemps, ce livre m'avait marqué, bien au delà de l'effet de mode qu'il avait déclenché.
Et aussi "les étoiles de Compostelle", ça fait un bail !
Je connais Dan Simmons, mais je n'ai pas lu ceux que tu cites.
Et je crois qu'on a la même petite faiblesse pour les livres de psycho, dits de vulgarisation... peut être n'y a-t-il pas de solution, ni de réponse, mais cela ne m'empêche pas de chercher quand même.
J'aime bien mélanger aussi les livres "sérieux" et les divertissements.

Ça y est, j'ai attaqué Un autre monde, qui s'annonce tout à fait bien... en fait aussi bien que Les piliers de la terre dont il est la suite.

Je ne sais pas s'il va te plaire, celui-ci, Filo guru, l'humour est très acide tout de même, mais j'ai bien rigolé. Et je sais que tu apprécies la dérision. Je suis sûre que Morgane, avec son sens de l'humour, risque de se bidonner sérieux aussi...
"Vacances indiennes", de William Sutcliffe, raconte l'histoire d'un étudiant désoeuvré, qui lors de son année sabbatique, se retrouve embarqué quasiment contre son gré en Inde. En fait, pour sauter une nana qu'il convoite, et qui est en plein trip "je vais découvrir mon moi profond en Inde".
"Avec un humour détonnant, W.Suttclife s'en prend à ces nouveaux consommateurs de l'aventure, et autres hippies de contrefaçon, qui traversent la vie comme les rayons d'un grand magasin".
Evidemment, le héros, ou plutôt le contre héros, n'est pas du tout dans le même trip et porte un regard étonné, voire traumatisé, sur l'aventure. Il faut lire sa description d'une méga turista qui le prend après avoir mangé un burger douteux, c'est épique ! Et ça m'a rappelé quelques souvenirs de Bénarès, assez douloureux on va dire .
Malgré tout cela, il finit par porter un regard empreint d'une certaine tendresse sur son équipée...
Je cite un passage qui ne pourra que plaire à Filo !
"Et puis le soir a commencé à tomber, et la vue par la fenêtre est devenue d'une incroyable beauté. Les rizières s'étendaient à l'infini, et des silhouettes d'enfants, de buffles et de paysans s'y découpaient sous une lumière douce et il se dégageait de ces scènes champêtres une atmosphère de paix extraordinaire. Alors que le train traversait lentement les villages, les champs défilaient tel un infini patchwork de verts et les enfants nous adressaient de grands signes.
Sam avait un walkman à doubles écouteurs, et elle a passé "Delicate sound of thunder" des Pink Floyd (...). J'avais l'impression de baigner dans l'essence de la vie.
Si vous aviez vu ce que je voyais à ce moment là, vous sauriez que la campagne indienne a été dessinée au son de la musique des Pink Floyd. Vraiment, quand Dieu a composé cet ensemble de rizières, il écoutait, c'est sûr, "Comfortably Numb"."

Un auteur qui rassemble l'Inde et Pink Floyd ne peut que me plaire !

On m'a prêté le dernier Bernard Werber, "Paradis sur mesure". J'avoue que j'avais lâché cet auteur depuis un bon moment, les derniers titres que j'avais lus ne m'ayant pas enthousiasmée.
D'abord, petit aparté : j'ai rencontré Werber juste au moment où il devenait un peu célèbre, c'est à dire à la sortie du premier livre des "Fourmis". J'ai adoré ce bouquin, et, réunis lors d'un "raout" littéraire, j'ai dit à l'auteur tout le bien que j'en pensais. Du coup, nous avons discuté tout une après-midi, pour nous découvrir plein de références et de passions communes.
Bref...
"Paradis sur mesure", ce sont 17 nouvelles partant de postulats ou d'idées un peu loufoques, dans le genre : "et si on tuait vraiment les pollueurs" ?, "et si le monde n'était plus peuplé que de femmes, et que les hommes n'étaient qu'une légende" ?, "et si on interdisait aux gens de se souvenir et qu'on supprimait l'Histoire" ?
J'ai regretté que certaines nouvelles ne soient pas plus développées, certaines idées sont excellentes mais pas exploitées comme elles le mériteraient.
Par exemple, celle où un humoriste lâche tout pour essayer de découvrir d'où viennent les blagues, l'idée est intrigante et le développement original, on attend plus.
Le style m'a semblé un peu relâché et les nouvelles assez inégales, mais le tout reste un agréable roman de distraction. J'ai quand même eu l'impression d'une sorte de "brouillon" : de bonnes idées jetées sur le papier afin de servir éventuellement pour de prochains romans.

Depuis le temps, enfin lu 'L'offrande lyrique" de Rabindranath TAGORE.
Un écrivain engagé dans son temps, encensé par les intellectuels du monde entier de son vivant, et surtout une référence classique pour ses compatriotes.
Les traductions qu'il a faites lui même de ses oeuvres en anglais ont été préfacées par Yeats. Et la version françaises par Gide.
C'est dire l'influence immense de cet auteur, qui a lutté lors de l'indépendance de l'Inde et a connu Gandhi.
Ses poèmes sont empreints d'une de vie exultante, teintée d'un mysticisme très particulier. Ca ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant. Certaines pièces, surtout extraites du "Gitanjali" ("la corbeille de fruits"), sont tout simplement sublimes. Je ne me gênerai pas pour vous en citer des extraits de temps en temps...

"O les vagues, les vagues qui dévorent le ciel, étincelantes de lumière, de vie dansante ; les vagues d'une marée de joie, éternellement bondissantes.
Les étoiles sont bercées par elles, et des pensées de toutes nuances sont aspirées du fond de l'abîme et répandues sur les rivages de la vie.
La naissance et la mort montent et redescendent avec leur rythme, et l'oiseau de mer qui hante mon âme ouvre ses ailes pour crier son éblouissement."

Il s'agit de Tagore et non Ragore.

J'avais écrit un article sur lui, c'est >>ici<<

Heu, pardon, faute de frappe, carrément . Je savais même que ça se prononce Robindronath TOGORE (ze serai pas battue, hein?)
Merci pour le portrait, très intéressant. Quel personnage, et quelle belle tête de patriarche ! Mais c'est étrange, sur la photo avec Gandhi, il a un faux air de Karl Marx, voire de Freud...

Que de livres...
Werber, j'ai aussi adoré le 1er "Fourmis" donc lu le 2 qui m'a déçue... Donc pas lu le 3!
On m'avait dit le plus grand bien des "Thanatonautes" ben, déçue aussi!
J'ai lu un recueil de nouvelles "L'Arbre des possibles" pas mal mais pas vraiment emballant.
A l'occasion je jeterrais un oeil sur les paradis (quand toute ma pile en attente me laissera un oeil disponible, lol).
J'ai lu une nouvelle de SF sur l'origine des blagues, j'ai oublié l'auteur mais c'est vraiment drôle et la chute innatendue (nan, je vous raconte pas...)

Ce que tu cites de Tagore donne envie de s'y plonger!

Deux livres excellents, chacun dans leur genre.

Le premier : "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", de Harper Lee.
J'ignorais totalement, alors qu'il s'agit d'un livre étudié dans toutes les écoles américaines. Paru en 1960, ce livre eut un succès public phénoménal (30 millions d'exemplaires), et reçut le Prix Pulitzer en 1961, ce qui n'est pas rien, surtout pour un premier roman.
L'argument : dans les années 30 en Alabama, un avocat intègre élève seul ses deux enfants. Il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une femme blanche. L'histoire est racontée par Scout, la petite fille de neuf ans. Très intéressant de se plonger dans cet univers et d'en faire un parallèle avec l'évolution des mentalités (?) et la récente élection d'Obama. mais surtout, c'est un livre tendre, drôle, tragique, pudique et acéré, et absolument universel. Bref, cela ressemble fort à un chef-d'oeuvre...

Le deuxième : "Cul-de-sac", le premier roman de Douglas Kennedy.
Nick, un journaliste américain minable et désabusé, part sur un coup de tête en Australie, pour une sorte de voyage initiatique à bord d'un vieux combi VW. Il rencontre une fille du bush sur la route, et là, ça dérape sévère.
Vous savez ce que c'est qu'un cauchemar ? Non ? Lisez ce livre, alors. C'est horrifiant et fascinant à la fois, on rit mais on rit jaune. Ceux qui avaient l'intention de faire une petite virée par le désert vont sérieusement réviser leurs plans, je pense, après cette lecture. Pour ma part, je n'ai pas pu décrocher... à recommander, même aux âmes sensibles.

J'ai découvert Lucia ETXEBARRIA, alors je vais vous bassiner avec cet auteur un certain temps.
Le dernier que j'ai lu d'elle : "Cosmofobia". C'est, comme d'habitude, un véritable bijou d'émotion et de lucidité.
Dans un quartier populaire de Madrid, les destins croisés d'émigrés clandestins, d'une actrice sur le retour, d'un séducteur oriental, de dealers ou de femmes battues. Le centre de gravité de ce petit monde : un centre associatif, doté d'une ludothèque pour les enfants et d'une garderie.
C'est drôle et tragique. Et je n'arrive pas à comprendre comment une femme aussi jeune possède une vision aussi profonde, véridique, et sage, du coeur des humains.
Magnifique.

J'ai fini "City" d'Alessandro Baricco. J'en suis encore toute...
Déjà, dire que Baricco, c'est de l'exceptionnel. Et merci à celui qui me l'a fait découvrir avec "Soie". Parfois, on prête un livre, sachant qu'on fait entrer la personne dans un univers à part, et ça c'est un privilège exaltant.
"City", c'est la rencontre entre un petit garçon surdoué qui a pour seuls amis un géant et un nain muet, une jeune femme fan de western, la boxe, des professeurs d'université dépressifs, et puis le monde...
C'est Baricco. Ca ne se raconte pas, ça se vit.
C'est trop fort de dire que c'est génial ?
C'est génial.

Ben y'a que moi qui lis, zici ?
Je sais, se retrouver avec le pied en l'air chez soi aide singulièrement à entamer sa provision de livres en retard... on pourrait même en faire un théorème : l'étendue linéaire des livres décroit au fur et à mesure que remonte les orteils (?)
Bon, là j'ai attaqué "L'épopée des croisades" de René Grousset (de l'Académie française, si si). Une somme sur cette aventure qui m'a toujours fascinée, sans doute l'attrait de l'exotisme ou l'intérêt du choc des cultures. J'en suis à ma période préférée, celle de Baudouin IV le roi lépreux, Renaud de Châtillon, Saladin, et tout et tout. Il y a plein de princesses et de reines qui s'appellent Constance, en plus ! Je m'en vais réclamer le royaume de Damas et d'Ascalon, tiens. Enfin, quand je pourrais remonter sur mon balai, heu, sur mon cheval, pardon, je mélange tout...
Je vais peut être mettre plus de deux jours à le lire, quand même, c'est touffu.

Oui mais toi tu as le temps en ce moment et en plus tu lis vite.
Moi je me suis lancé dans l'écriture d'un nouveau récit et j'ai plein de boulot en retard en plus, donc je ne lis presque plus, à part quelques BD, et des entretiens d'intellectuels avec Octavio Paz qui sont passionnants, un bouquin qui vient de sortir.

Nan, y'a pas que toi qui lit! lol! mais j'en ai toujours plusieurs ouverts en même temps...
je suis entre les démons, les anges et les saints de Noël, pas le temps d'ouvrir mes dernières BD, ni de finir Olympus...
J'ai trouvé les Evangiles apocryphes...

Sur les Croisades, à lire absolument: Les Croisades vues par les Arabes: Amin Maalouf, une vision par les "Autres" qui ne fait de concessions à personne. (J'AI LU)
Renaud de Châtillon était un sinistre crétin, Guy de Lusignan une pâle andouille prétentieuse, et Baudoin le lépreux un type à l'immense courage, ouvert et intelligent.

Les jours sont trop courts, et y'en a qui pensent que les retraités s'ennuient, lol!

Ben je sais, Filo, que j'ai du temps en ce moment, même si j'arrive quand même à lire pas mal par temps ordinaire (je reconnais que je lis vite).
Très intéressant, Octavio Paz, encore un que j'ai découvert assez récemment.
Sinon ma Mo, Amin Maalouf est un grand écrivain, pas de doute.
Tout à fait d'accord sur les portraits que tu dresses , surtout pour cet abruti de Lusignan qui a bien démérité par rapport à son ancêtre la fée.
J'ajouterai que Frédéric II, malgré son esprit universaliste si en avance sur son temps, m'a paru bien antipathique avec ses manières retorses et brutales. Sans doute mon admiration pour les vieilles baronnies franques, braves et courtoises, celles qui reconnaissaient Saladin comme un vrai chevalier et recherchaient la paix avec lui.
J'ai un petit faible pour Philippe de Novare, le chevalier-poète...

Bon, j'ai mis trois jours à le lire. C'était bien, dis donc.
L'auteur fait toute une postface, tirée d'une de ses conférences, sur la politique orientale de Louis IX. Un passage très intéressant sur son alliance avec les Mongols nestoriens, plutôt visionnaire comme idée.

J'attaque tout doucement les poèmes de Walt Whitman. J'en avais lu quelques uns, dont le fameux "ô mon capitaine", mais là j'ai l'ensemble avec "Feuilles d'antan".
Je savais qu'il était célèbre et révéré, mais pas à ce point. J'ignorais l'adoration que lui portait Frederico Garcia Lorca, ainsi que Fernando Pessoa, qui lui a dédié une "ode" et s'est inspiré de lui pour son personnage de Alvaro de Campos.
Bref, pour m'aérer l'esprit,j'ai lu le premier tome du "soldat chamane" de Robin Hobb, écrivain d'épopée fantastique que j'affectionne. Déjà lu la complète de "l'assasin royal" (13 tomes je crois), et la série sur les bateaux-dragons (8 tomes pour l'instant). Le premier tome est très bon, comme d'habitude pour cet auteur, j'entame le 2ème.

J'ai lu l'Assassin royal, et commencé la série des Aventuriers de la Mer, je dois en être au 4ème.
Les "Vivenefs" ne sont pas des bateaux dragons (dixit Dragon qui rate pas une occasion de ramener ses écailles) mais des "Bateaux Vivants", j'aime beaucoup cette idée, même si le prix à payer pour en obtenir une dépasse de loin la valeur monétaire.
Mais il y a des dragons dans l'histoire, j'adore...
Je finis les "Aventuriers" quand j'en aurais fini avec le Père Noël, une quête passionnante, et la clique de Satan et... J'entamerais le Soldat Chamane, ça sais pas quand vu que j'ai plein de choses à faire et que je suis en train de convaincre mes bouquins qu'ils doivent entrer dans des cartons, même temporairement, ils n'aiment pas du tout ça!!!
si tu aimes ce genre, dans le même style, je te conseille: le Trône de Fer de George R.R. Martin, la lutte de plusieurs familles pour un trône sur fond de magie et de lutte contre des créatures maléfiques. il en est au 10ème volume.