Les livres qui vous accompagnent

Suite au topic, lectures du soir, j'aimerais savoir quelles oeuvres ont marqué votre vie ? Des auteurs, des extraits, des poèmes, libre à vous de citer et de commenter en quoi ils ont imprégné votre univers ou ont contribuer à le créer.

Pour ma part, je vais commencer par Emily Brönte découverte en 1997.
Je crois qu'avant de lire son chef-d'oeuvre, j'ai lu ses poèmes puis sa biographie. J'ai été irrémédiablement fascinée par ses talents et par sa personnalité discrète, son attachement à ses landes.
Je crois qu'elle a été ma "première muse", si on peut dire ainsi, car ce sont ses poèmes qui ont conduit aux premiers balbutiements d'écriture, aux premières maladresses. L'envie était présente depuis longtemps mais cette tristesse dans ses mots, ces images inoubliables sous le regard complice des astres et de la Nature qui était sienne, ont vraiment été déterminants.

Et puis bien sûr, les Hauts du Hurlevent dont j'ai vu toutes les versions cinématographique et aucune à la hauteur des deux héros ou anti-héros.
Je me suis demandée comment une femme qui n'avait jamais connu l'amour avait pu écrire une telle histoire de passion si violente, si masochiste au point de détruire les personnages et ceux qui les entourent.
J'ai tellement lu ses poèmes que le livre à peine âgé de 12 ans connaît tous les tourments de la vieillesse

Le premier livre qui m'aie vraiment marqué : "L'écume des jours" de Boris Vian.
J'ai compris en le lisant que je n'étais plus si seule à "être au monde" d'une manière si incongrue.
J'ai aimé ces personnages tombés du ciel comme des fruits et la tendresse des petites souris et leur énergie insatiable : nettoyer sans cesse les fenêtres afin de permettre au dernier rayon du soleil d'entrer dans la maison.
J'ai été révolté par leur impuissance !
Depuis, je crois qu'à ma façon, je continue de me battre afin que l'histoire se déroule, dans l'autre sens, cette fois.

Et le dernier : Une vie divine de Philippe Sollers qui (pour le coup !) m'a donné la clef, hé oui! pour remonter à la source. Mais ça... chut... c'est une autre histoire !

Voilà un fil éminemment intéressant, et je suppose que nous allons poster à tour de bras... mais là, j'avoue que je dois réfléchir. Après un très bref calcul, je pense avoir dépassé les dix mille livres lus, alors pour dire ce qui m'a marqué, ça risque de prendre du temps.
Dans "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury, les personnes qui se révoltent contre le système où il est interdit de lire ou de posséder des livres, apprennent chacun un ouvrage par coeur.
Si j'avais à choisir, ce serait "Le Seigneur des Anneaux", parce que j'y trouve toujours une richesse et une nouveauté fascinantes. Je précise que je le lis régulièrement depuis que j'ai 13 ans, soit bien avant qu'il ne soit à la mode en France. J'ai donc du le lire environ une cinquantaine de fois, sans compter en anglais. Donc vous l'avez compris, je choisirais la facilité puisque je le connais déjà en partie par coeur !
Pour la suite des livres qui m'ont marquée, je crois que je vais procéder par tranches d'âge

Je suis assez d'accord avec Constance : les livres qui nous marquent sont beaucoup fonction des périodes de la vie.

Quoi qu'il en soit, un incontournable pour moi : "Ada ou l'Ardeur" de Vladimir Nabokov. Pour cette splendide histoire d'amour qui traverse le temps. Pour l'analyse incroyablement fine des perversions humaines, des conventions sociales, de la société russe immigrée aux Etats-Unis. Et surtout, surtout, pour une écriture qui ne cesse de me stupéfier par sa maîtrise, par sa beauté, par une intelligence fulgurante qui transparaît dans chaque phrase.

Constance: Dix mille livres lus ! Mais comment tu fais? Tu as 200 ans ?


Livre de petite enfance: Les mémoires d'un âne. Mon premier livre. ( la contesse de ségur )
Livre d'enfance: Lève toi et marche ( Cesbron) Ou le pavillon des cancereux (solienitsyne), ou encore le lion (Kessel)...
Livre d'ado: Carrie ( King ) et Océan (yves simon le chanteur)
Livre d'adulte: hum... beaucoup!

LaBourrique a écrit:

Constance: Dix mille livres lus ! Mais comment tu fais? Tu as 200 ans ?


Livre de petite enfance: Les mémoires d'un âne. Mon premier livre. ( la contesse de ségur )
Livre d'enfance: Lève toi et marche ( Cesbron) Ou le pavillon des cancereux (solienitsyne), ou encore le lion (Kessel)...
Livre d'ado: Carrie ( King ) et Océan (yves simon le chanteur)
Livre d'adulte: hum... beaucoup!

Tu peux préciser en quoi ces livres t'ont marqué ?

Ok , pardon.

Livre de petite enfance: Les mémoires d'un âne. Mon premier livre. ( la contesse de ségur )

C'est le premier livre de ma vie. Une révélation! Il existait donc des objets magiques, les livres, qui racontaient des histoires mieux qu'à l'école, dis donc!


Livre d'enfance: Lève toi et marche ( Cesbron) Ou le pavillon des cancereux (solienitsyne), ou encore le lion (Kessel)...

J'écumais la bibliothèque familiale. C'était encore l'âge où j'hésitais entre devenir nonne ou exploratrice. Pourquoi ces livres ? Je ne vais pas raconter les livres ni les auteurs ils sont assez connus tout de même... Parce que j'avais 10 ans et que l'humanité se revélait au travers de ces livres dans toute sa splendeur, dans toute son horreur, dans toute son humanité.


Livre d'ado: Carrie ( King ) et Océan (yves simon le chanteur)

Stephen King, un amour d'adolescence. On ne perd jamais de vue ces amours-là. Avec lui j'ai découvert ma part des ténèbres si j'ose dire ... Une fascination pour les choses de la mort qui ne m'a plus jamais quittée. Une écriture qui vit, qui n'est pas dénudée de psychologie, ni de sensibilité, ni d'humour.

C'est un placebo contre toutes mes frayeurs nocturnes.
Océans , c'est autre chose c'est comme participer à une dérive des sentiments (un autre livre de lui) : personnages attachants , dont on ne sait s'ils existent ou pas, histoire d'amour passionnelle sans entrer dans le " gnangnantisme" , écriture fluide et poètique : tout ce que j'aime! Une révélation aussi en son temps , comme quoi les histoires pouvaient toucher au coeur.

SOIE de Alessandro Baricco (folio)
LE SINGE GRAMMAIRIEN de Octavio Paz (Skira/Flammarion)
NEIGE de Maxence Fermine
MOI, L'INTERDITE de Ananda Devi (Dapper)

Ces quatre livres combinent parfaitement la prose avec une poésie puissante et transcendante. Soie et Neige sont très courts et s'intéressent au Japon dans ses aspects les plus délicats. Les deux autres sont épuisés ou rares mais sont pour moi incontournables.
Le Singe Grammairien est d'ailleurs mon livre fétiche, une œuvre rare et précieuse, d'un immense poète, et illustrée.


LE CYCLE DE DUNE de Frank Herbert (Robert Laffont)

Ceux qui me connaissent savent à quel point ce récit est pour moi un des meilleurs de science fiction. En effet, il combine une écriture intelligente et riche avec des références érudites, la psychologie, la spiritualité, la subtilité (énorme). Il s'agit ici d'une uchronie (contraire d'utopie), c'est à dire une histoire qui présente une société sous des hospices peu optimistes, mais tellement riches. Ce n'est même pas de la science-fiction pour moi, ça dépasse ce concept.

À noter que le cycle devait comporter sept volumes au lieu de six, mais qu'Herbert est mort avant d'avoir pu l'achever, au moment où sortait le malheureux film de David Lynch qui est une insulte ridicule à son œuvre.
Doublement hélas, le sort s'est acharné sur celle-ci en la personne de son fils, Brian Herbert, mauvais écrivaillon, qui a décidé de la prolonger en s'adjoignant les services d'un écrivain au kilomètre sans saveur, Kevin J. Anderson. Ce fut d'abord une trilogie de préquelles (action se situant avant) décevante tant au niveau de l'écriture que du fond, privilégiant l'action, comme dans des films américains, puis d'une autre trilogie de préquelles de préquelles, encore plus catastrophique et bourrée d'incohérences par rapport au cycle, puis du fameux septième volume concluant le cycle (faisant revenir tous les premiers héros morts grâce au clonage, hum, puis introduisant un personnage créé par eux pour les préquelles, double-hum), puis d'un recueil de textes courts mélangés à un passage inédit de la plume de Frank Herbert, et maintenant ils s'attaquent à écrire des volumes s'insérant entre les volumes du cycle, comme si ça ne suffisait pas (il faut dire que ça marche, alors pourquoi s'en priver).

L'œuvre d'Herbert père se retrouve donc noyée sous le flot de cette logorrhée de seconde zone, et les jeunes lecteurs ne peuvent pas éviter de passer par leurs livres s'ils décident de tout lire dans l'ordre chronologique désormais présenté. J'en suis révolté, comme la plupart des amateurs d'Herbert.
Les autres livres de Frank Herbert sont bons également, comme La Mort Blanche par exemple, mais Dune restera son chef d'œuvre.


HISTOIRES EXTRAORDINAIRES, NOUVELLES HISTOIRES EXTRAORDINAIRES et POÈMES de Edgar Allan Poe

C'est par ces livres et cet auteur que j'en suis vraiment venu à lire et même à écrire. L'art de l'étrange, de la narration ciselée, de l'écriture sachant aller à l'essentiel, de l'inventivité, de la noirceur de l'âme... Tout m'a séduit dans Poe, le poète maudit par excellence, mon maître !


LE LIVRE DE L'INTRANQUILLITÉ de Fernando Pessoa (Christian Bourgois)

De la prose, uniquement, jetée apparemment sur le papier dans un geste spontané, ça se sent, dans une fièvre de dire et de créer. Mais une prose essentiellement poétique, bien sûr. Une révélation, au même titre sinon plus que Rimbaud dans l'incontournable Saison en Enfer.
À lire aussi bien sûr Les poèmes païens et Le gardeur de troupeaux.
Pessoa signifie "personne", il était l'auteur aux mille visages, a écrit sous une multitude de pseudos, dont trois au moins ont connu le succès indépendamment.
Cet auteur m'a toujours fasciné, un vrai "virtual pretender" de génie.


LE DOIGT ET LA LUNE et L'ÉCHELLE DES ANGES de Alexandro Jodorowsky (Albin Michel)

Jodorowsky est, comme Paz, une personne que j'aurais aimé rencontrer. Génie touche-à-tout, il a fait réellement avancer l'art en général, ne serait-ce qu'en théâtre, en cinéma (El Topo, La Montagne Sacrée, projet avorté de Dune, et un film à venir) ou en BD (en tant que scénariste, par ex de L'Incal, des Métabarons ou du Lama Blanc). Il est également passionné comme moi par la spiritualité et les mystères de l'univers, ainsi que, plus récemment, par le bouddhisme et les tarots.
Dans Le Doigt et la Lune, il conte à sa manière quelques koans (courtes anecdotes symboliques illustrant la pensée Zen) humoristiques et donnant à réfléchir. Dans L'Échelle des Anges il raconte sa remise en question personnelle vis à vis du sens de la vie, en livrant la sienne, en partant du drame de la perte de son fils.


LE SOUFFLE DU MONDE et OCEANS de Yves Simon (Grasset)

Un long poème, un petit livre : Le Souffle du Monde est un des plus beaux que j'ai pu lire. C'est du vers libre, à fleur de peau, il faut l'avoir lu. Océans est un roman allégorique dont certains passages seraient à encadrer dans une classe de littérature contemporaine. Le parcours initiatique du héros est à la fois atypique et impliquant.


LE PENDULE DE FOUCAULT d'Umberto Eco (Grasset)

Encore un auteur latin, me direz-vous, moi qui autrement ne suis pas sensible aux cultures latines... ECO est un érudit, un auteur subtil, intellectuel et passionné.
Certes, au début, ce roman impressionne un peu le lecteur moyen par son vocabulaire assez haut-perché littérairement et intellectuellement, mais ce n'est qu'au début. Ensuite c'est de l'ésotérisme, du symbolisme, de l'aventure, du polar, du roman historique, du suspense, et plusieurs rebondissements vers la fin, qui remettent tout en cause.
Écrit certainement avec délice et, pour ma part, lu avec délice.
Un de mes livres cultes.


TEXTES POUR UN POÈME de Andrée Chédid (Flammarion)

Cette grande dame de la poésie française n'est pas seulement la mère et la grand-mère de deux chanteurs célèbres, elle est l'auteur d'une poésie sensible, épurée et puissante, aux mots simples. En prose ou vers libres, elle se rapproche du grand Paz mais aussi du philosophe Alain.


LA MEMOIRE DOUBLE de Igor et Grishka Bogdanov

J'ai adoré ce roman de science-fiction qui ressemble à un bon Giono ou Pagnol au début, pour basculer en seconde partie dans une SF subtile et destabilisante, comme j'aimerais en écrire. Les deux auteurs ne me sont pas toujours sympathiques, mais ce livre, bien que méconnu, est pour moi d'anthologie dans la SF française.


LA-BAS SI J'Y SUIS de Daniel Mermet (Pocket)

Mermet est pour moi un des seuls journalistes dignes de ce nom à dénoncer avec intetlligence et toujours dissidence, que ce soit par son émission du même nom sur France Inter ou par ce qu'il écrit. Le gouvernement a tenté de le supprimer du PAF, mais il est toujours là, heureusement.


LE CYCLE DE LA TOUR SOMBRE et ECRITURE de Stephen King (Albin Michel)

J'aurais pu citer d'autres livres de lui, car je les ai tous lus et j'en ai préféré certains, même si d'autres m'ont déçu, mais le Cycle a la particularité d'être improvisé pour les quatre premiers volumes, et particulièrement bien ficelé pour les trois derniers. On y retrouve plein de références à plusieurs de ses autres romans, ce qui donne une cohérence rare à toute son œuvre. Il s'agit là d'une épopée, épique, symbolique et fantastique, bourrée d'inventivité, de suspense et de sensibilité.
Écriture est un essai où SK donne ses conseils à ceux qui veulent écrire, en témoignant humblement de sa propre expérience, de ses méthodes et de ses choix. Une mine décisive pour ceux qui n'osent pas encore se lancer dans le roman.


DU SPIRITUEL DANS L'ART (et dans la peinture en particulier) de Kandisky (folio)

Une référence sur la création, aussi révolutionnaire qu'a pu l'être l'œuvre étrange de ce peintre.


LE SERPENT COSMIQUE (L'ADN et les origines du savoir) de Jeremy Narby (Georg)

Où l'on apprend l'intime rapport entre l'expérience chamanique et la réalité scientifique de la génétique. Passionnant et idéal pour remettre en question quelques certitudes.


LE FEU DU DEDANS (Carlos Castaneda) (Témoins Gallimard)

Le septième des neuf volumes retraçant l'expérience initiatique de cet auteur tour à tour adulé et dénigré. Ce volume est mon préféré, d'abord parce qu'il est celui par lequel j'ai commencé à dévorer le cycle (que j'ai repris dans l'ordre après), ensuite parce qu'y est révélé le principe majeur par lequel tout le reste fonctionne.
En bref, c'est le parcours d'un étudiant thésard de Los Angeles s'intéressant aux sorciers indiens qui va suivre les enseignements secrets lui permettant de devenir un chaman héritier des connaissances des "grands anciens" toltèques.
Certains détracteurs prétendent qu'il a tout inventé. Si c'est le cas, c'est un écrivain parmi les plus géniaux et inventifs de sa génération ; si tout est vrai, c'est l'expérience spirituelle la plus importante du siècle !


LE CHAOS ET L'HARMONIE (La fabrication du réel) de Trinh Xuan Thuan (Folio)

LE livre à lire si on s'intéresse à l'univers et comment il fonctionne : astro-physique, espace-temps, big bang, infini, étoiles, trous noir, mécanique quantique, infiniment petit... Tout y est expliqué et vulgarisé simplement, passionnément, reléguant Hubert Reeves au rang d'"astro-physicien pour la télé". En plus, Thuan termine par la dimension spirituelle, remettant tout en place en témoignant de ses propres questionnements et de sa foi.


ISHMAEL et PROFESSEUR CHERCHE ELEVE AYANT DESIR DE SAUVER LE MONDE de Daniel Quinn (J'ai lu)

Ces deux petits livres m'ont permis de mettre des mots sur des idées que j'avais déjà sur l'évolution de l'humanité entre la période où l'homme vivait en harmonie avec la nature & les autres espèces et la période où il a commencé à les dominer et les détruire, y compris sa propre planète.
Ses théories, plus que probables, sont présentées sous forme de dialogues propres à la maïeutique, entre un gorille télépathe et le narrateur, ce qui est symboliquement astucieux. Il semble que ces ouvrages soient hélas épuisés, et c'est bien dommage. Mais évidemment ça remet tellement en question la bienséance et la pertinence de notre civilisation que certaines instances ont peut-être préféré ne pas permettre sa réédition.


LA PREMIÈRE ET DERNIÈRE LIBERTÉ de Krishnamurti (Stock+plus)

Là encore, révélation : j'ai découvert avec surprise et satisfaction toutes mes théories spirituelles et philosophiques, déjà exposées de façon claire et développées comme je n'aurais jamais pu le faire par un penseur reconnu et adulé en son temps. Son nom hindou peut laisser croire qu'il s'agit d'un gourou de plus pronant une pensée religieuse hindoue, bouddhiste ou autre, mais pas du tout : Krishnamurti est agnostique et redéfinit certaines grandes notions comme l'introspection, la liberté, la méditation, la vie en société, la religion (justement), le paraître, la sagesse, etc sous forme de dialogues ou d'extraits de conférences.
J'ai choisi ce titre car c'est le premier ouvrage que j'ai lu de lui, mais ils sont tous aussi riches et intéressants.

Et bien ravie de voir que tu connais Océans et que tu apprécies King

( j'ajouterai dans ma liste à moi les livres de Djian. )

Ravi aussi de ces points communs. J'ai édité et ajouté Frank Herbert.

Beaucoup de souvenirs en lisant ce qui t'a marqué, Filo...

Soie m' a tellement plu que j'ai lu à la suite Novecento pianiste, Océan mer, et City. Tous fabuleux...

Neige est un somptueux petit livre.

Quant à Ananda Devi, j'ai demandé ce qu'ils avaient d'elle la dernière fois que je suis allée chez Gibert Jeune. Non seulement personne ne connaissait, mais ils n'avaient rien du tout. J'attendrai donc l'occasion quand elle se présentera, il est prévu de faire une descente là bas avant la fin de l'année.

Le singe grammairien, pas eu le temps de le lire encore, je l'ai juste parcouru et admiré grandement les illustrations.

Stephen King, je les ai tous lu, et c'est étrange, je n'aime pas trop le cycle de la tour sombre. Et j'ai eu du mal avec Ecritures, bien que ce soit extrêmement formateur.

Dune, évidemment, c'est ce que je préfère dans la littérature d'imagination après Le Seigneur des Anneaux. J'ai lu tous les Franck Herbert.

Edgar Allan Poe, grand souvenir d'adolescence aussi : le romantisme noir, l'écriture, tout me transportait.

J'ai lu aussi quelques livres d'Yves Simon, dont les deux que tu cites, c'est d'une poésie rare et fluide, j'aime beaucoup (au fait, vous savez que l'ex-femme d'Y. Simon est maintenant la compagne de Besancenot ? oui, bon, je ragote, là )

Quant au livre des frères Bogdanov, je n'oublie pas que tu m'en as donné un exemplaire. Je l'ai toujours, je l'ai lu, merci pour cette découverte.

J'ai lu plusieurs Castaneda, dont évidemment le très célèbre L'Herbe du diable et la petite fumée, ça m'avaitmarquée à l'époque (j'avais 18 ans peut-être)

Les deux Daniel Quinn, je les ai découvert aussi sur ta recommandation. C'est tout simplement prodigieux, je le conseille à toutes et tous. Sauf que comme il s'agit d'un livre extrêmement subversif et vraiment intelligent, il est épuisé et très difficile à trouver. J'ai réussi à avoir le tome 2 d'occasion à Gibert, j'attends qu'ils reçoivent le tome 1 !

Krishnamurti, j'ai lu des bouts par ci par là, à mon avis ce sont des livres que tu ne lis pas d'affilé, tu en grapilles quelques pages, puis tu réfléchis...

Comment s'appelait déjà ce livre qui présentait les tenants de toutes les religions, qui s'affrontaient devant un roi pour qu'il décide quelle religion serait la plus bénéfique à son royaume ? (en gros). Il était extraordinaire, ce bouquin, on en a parlé ensemble mais je ne me souviens plus de l'auteur et du titre.

Sinon Bourriquette , j'ai lu toute la comtesse de Ségur quand j'étais petite ! En fait, mine de rien, c'est subversif comme bouquins !
Et je n'ai pas 200 ans : juste j'ai plongé le nez dans les livres très jeune (je savais lire parfaitement à 5 ans, mais avec une mère institutrice, pas de mérite), et comme je lis très vite, ça commence à chiffre.
C'est quand j'ai appris que Umberto Eco avait une bibliothèque de plus de 15.000 livres que j'ai essayé de faire le compte de ce que j'avais lu. Environ, donc.
La prochaine fois, je vous parle de mon premier émoi littéraire, promis !

Je vais dénoter un peu, car mes lectures sont plus anciennes, enfin, celles qui m'ont marqué:

Ado: tous les livres de Faulkner, "qu'elle était verte ma vallée", de R Lléwellyn, un écho à mes mines à moi.
Puis "la peste" de Camus, indissociable de la symphonie du nouveau monde que j'écoutais en boucle en le lisant, "Les racines du ciel" de R.GARY,
toute l'oeuvre de Marguerite YOURCENAR: "Archives du Nord", "les mémoires d'Hadrien", "l'oeuvre au noir", etc.
elle m'a beaucoup appris sur l'écriture. La sienne est d'une fluïdité et d'une intelligence incomparables.
J'ai beaucoup lu Zola, je m'en suis lassé.
Aussi EA POE
En poésie, j'ai aimé Villon bien sûr que j'ai beaucoup relu dernièrement, et Ph JACCOTTET, F. PONGE, PREVERT...et ma dernière découverte WG SEBALD,"D'après nature", poème élémentaire chez Actes Sud: un livre court et dense dont j'ai déjà parlé sur un de mes textes. Il ne me quitte plus, je le relis sans arrêt.

Je vais profiter de vos références pour aller lire Y SIMON que je ne connais pas.

J'aime aussi une certaine approche de la spiritualité et je dois lire R. STEINER, je viens d'avoir les livres, je vous en parlerai.

Constance le livre que tu évoques est Le roi, le sage et le bouffon, de Shafique Keshavjee. Oui il est excellent (il m'a un peu piqué des idées de La Juste Parole, ou est-ce le contraire ?)

En évoquant Umberto Eco, tu me fais rendre compte que je l'ai oublié dans ma liste ci-dessus, je retourne donc l'éditer pour l'ajouter, en en profitant pour ajouter aussi Pessoa que j'ai également oublié.

Geho : je m'aperçois qu'à part POE nous n'avons vraiment pas eu la même culture littéraire. C'est fou, ces différences d'univers, quand j'y pense.

Quant à Steiner, je n'en pense pas du bien... c'est quelqu'un qui, comme disait Coluche, a des avis sur tout et surtout des avis.
Il a voulu toucher à tout, même à la spiritualité et l'éducation, mais certains de ses partisans sont parfois un peu illuminés, dirait-on. Mais je ne généraliserai pas non plus.

Moi aussi j'ai oublié Eco. Et puis Steinbeck et encore "Le choix de Sophie" dont j'ai oublié l'auteur.
Pour Steiner, je suis d'accord, Filo. Il y a des presque sectaires et je me méfie. Je veux aller voir son monde pour comprendre, justement. Mais je crois profondément que la meilleure spiritualité est celle que l'on se construit chacun à partir de l'authenticité d'un réflexion personnelle.

Quelle avalanche, d'horizons si divers mais toujours formateurs!
Tout récemment, on m'a demandé quel était mon auteur de SF préféré, un seul, dur/ dur... il fallait une réponse j'ai dit "Simak",Cliford D Simak dans lequel j'ai plongé avec "Demain les Chiens" et dont je ne suis jamais ressortie. Il mêle SF et fantasy , avant que se soit la mode de la fantasy qui était alors une branche de la SF "Héroic Fantasy", mais c'était exclure Assimov, Fredric Brown, Bradbury...
Les "Chroniques Martiennes" mais peut être moins connue "La Foire des Ténébres" une petite merveille de fantastique, dont on a fait un film, et c'est le film qui m'a fait lire le bouquin!

Et puis, ou plutôt au commencement, était une bibliothéque de quartier dans laquelle je passais des heures, mon refuge, là j'ai découvert les livres, là j'étais bien...
Là j'ai plongé dans les "Contes et Légendes" une série en blanc dorée sur tranche, tous les contes de tous les pays!
Des bouquins qui coûtent une fortune chez les brocanteurs aujourd'hui!
Mais mes premières lectures, qui m'ont profondément marquée, on ne devient pas Gardienne d'Avalon par hasard!
Et qui m'ont donné envie de connaître ces pays qui racontaient de si belles histoires, et m'ont conduite vers l'Histoire, la vraie, la "sérieuse"...
Pour revenir aujourd'hui aux mythes, on ne renie pas ses origines!!!

Perso King, j'accroche vraiment pas, passe en film, mais le lire!
Mais j'adore Dan Simmons, un mélange de SF, Fantastique, le premier que j'ai lu est "NUits d'Eté", puis l'Echiquier du Mal, une histoire de vampires psychiques totalement ammoraux, et surtout "Hypérion", irrracontable parce que trés complexe, mais à lire!

Et "le Seigneur des Anneaux", lu et re mais encore à lire!
Un jour quelqu'un m'a mis "Bilbot le Hobbit" dans les mains en me disant "Tu vas aimer", j'ai adoré, j'ai même appellé un de mes chats "Bilbot" et le "Seigneur", bien avant la mode, avant les films, un univers jamais totalement exploré...

Et "Narnia", j'avais quoi, 12 ans (ben oui, j'ai eu 12 ans), et j'ai adoré, lu et relu, cette armoire ouvrant sur un autre univers... J'avais un peu oublié, mais quand le film est sorti j'ai courru, étonnée qu'on en fasse un film, qui connaissait le bouquin? Ils ont du coup ressorti le livre que je me suis empressée d'acheter. Avec le temps, je ne l'ai plus lu du même regard, mais, quand même, j'ai aimé le retrouver!
Et tant d'autres, tant...

Morgane, étonné que tu apprécie Simak, que je ne considère pas particulièrement comme un auteur majeur de la SF.
Néanmoins j'en ai une dizaine dans ma bibliothèque et Demain les chiens est de loin le meilleur. Je te conseille aussi La réserve des Lutins et Dans le torrent des siècles, ou Projet Vatican XVII.

Sinon, je te conseille encore plus Les voies d'Anubis, par Tim Powers, toi qui aime l'histoire, ce fut un coup de cœur pour moi, ainsi que Le Monde du Fleuve de P.J. Farmer, qui rassemble plein de personnages réels historiques, un autre chef d'œuvre de la SF, et pendant que je suis dans la SF, mais là c'est plus entre fantasy et mythologic-fiction : Le Cycle d'Ambre (premier volume : Les neuf princes d'Ambre), par Roger Zelazny.

Ah là là le monde du fleuve, quels souvenirs... C'est pour moi un chef d'œuvre. Faudrait que je le relise!

J'ai du lire tout Simak, bien aimé "Projet Vatican" entre autre!
Mais c'est vrai que "Demain les Chiens" reste le meilleur, on m'a dit qu'en fait c'est la mise en commun d'une série de nouvelles!
Je note "Anubis" et "Le Monde du Fleuve", j'aime bien Farmer.
Ambre, ça fait des années que je me dis qu'il faut le lire, j'adore Zelazny, surtout quand il délire avec la série des aventures du démon Azazel:
"Apportez moi la tête du Prince Charmant" ou "Le Démon de la Farce". co écrit avec Robert Scheckley.

Je n'ai pas parlé de Silverberg, inégal à mon sens, j'ai adoré la série de Majipoor, et "Gilgamesh Roi d'Uruk" qui reprend l'épopée de Gilgamesh, mais je pense que tu l'as lu Filo!

Puisque je suis incapable de faire une liste suffisamment courte des auteurs que j'aime et qu'on est dans la SF, un petit gros livre peu connu mais fabuleux (mon préféré) : Radix, d'A.A. Attanasio.

Radix ? Connais pas.
Oui Morgane, j'ai Gilgamesh par Silverberg, l'édition chez l'Atalante.

Ah, Steinbeck... c'est sobre et magnifique.
Je crois l'avoir déjà dit, mais mon père était spécialiste de Shakespeare et Steinbeck. Il avait même écrit à ce dernier auteur (ben oui, parce qu'écrire à William, ça aurait été optimiste quand même). Et Steinbeck lui avait répondu. Je ne sais toujours pas ce que ma mère a fait de cette lettre, mais il faudrait quand même que je finisse par m'y intéresser... Personnellement, j'aime beaucoup "La Perle".

Alors, mon premier émoi en littérature, je devais avoir quatre ans à peine, et je demandais sans cesse qu'on me lise mon bouquin préféré : il s'agissait d'une visite d'un zoo, avec plein d'illustrations d'animaux exotiques. J'adorais particulièrement le passage sur le yack, je répétais sans cesse ce mot, j'en trouvais la consonnance merveilleuse ! D'ailleurs, mes parents ont eu une surprise de taille, à la 'Pagnol" : je me suis mise à lire le livre. Après vérifications fébriles (étais-je un génie méconnu, déjà ? ), ils se sont juste rendus compte que je savais le livre par coeur, et que je le récitais en suivant les mots avec le doigt, comme on me l'avait montré.
De toute façon, j'ai appris à lire peu après, ma mère était institutrice de CP et elle voyait que je voulais absolument, alors...
Heu, je ne me rappelle pas le titre du livre...

Morgane, j'ai lu tous ces classiques de la SF. Je déteste Asimov, sans doute parce que c'est trop technique ou scientifique à mon goût.
J'étais fan aussi de la collection "contes et légendes", je les ai tous lus à la bibliothèque du collège, quel plaisir !
Chose étrange, je n'ai pas du tout aimé Narnia, pourtant Lewis était un ami de Tolkien, qui l'admirait beaucoup.

Steinbeck, quel écrivain fabuleux ! Là aussi, un petit livre de lui dont je n'entends jamais parler et qui a été une de mes révélations : Tendre Jeudi (ne pas se fier au titre un peu guimauve).
Il m'a ouvert les portes de la littérature réaliste nord-américaine, les autres ont suivi, dans le désordre de ma mémoire : les premiers John Irvin, Michael Collins (fabuleux, notamment dans La Filière Émeraude), Tony Morrison, Norman Mailer, Joyce Carol Oates, Nancy Huston, Frédéric Busch, Russel Banks (ah, Sous le règne de Bone), Philip Roth... et pardon pour ceux que j'oublie.

La SF, je n'ai jamais accroché, sauf avec Jules Verne! Dont j'ai oublié de parler.
Et puis mon cheminement de vie m'a fait repenser à Fernand Deligny, un écrivain très poétique, mais plutôt branché sur la pédagogie et l'éducation des enfants en difficulté et autistes.
Mon premier maître sur le plan professionnel.

Sur les enfants en difficultés, je ne sais pas si tu connais L'Enfant Bleu, d'Henri Bauchau, qui met en scène le cheminement entre une psychothérapeute et un enfant psychotique nommé Orion. Il est très beau, très poétique. Les personnages y sont très fouillés, y compris les seconds rôles, et il nous fait littéralement entrer dans leur cerveau, surtout Orion, pour qui il invente un langage fabuleux.

Non, je ne le connais pas Lucaerne. Sur le sujet j'ai lu Yan Queffelec, mais je ne me souviens plus du titre.
Pour les fêtes, je me suis payé un livre de Christian BOBIN...je crois que je vais me payer les autres, c'est superbe.
Et un autre poète: Georges Emmanuel CLANCIER, "Le soufffle de la terre", un amoureux de la terre.
A Combourg, au pays de Chateaubriand, j'ai trouvé une librairie qui a tout un rayon poésie...la libraire est sympa, elle vous invite à vous asseoir pour lire un peu dans un coin de la librairie qui est organisée en galerie d'exposition avec des sièges confortables...je crois que je vais y retourner bientôt. Et vous parler prochainement d'un auteur que j'y ai découvert.
Un beau poète encore!
Parmi les livres qui m'ont marqué, j'ai oublié Molière! Je vais relire régulièrement ses textes. Ils ne vieilllissent pas.
Et puis Alexandre Dumas et Montecristo, Les trois mousquetaires etc.et tous les rêves chevaleresques de l'enfance qui reviennent. Et puis Hugo, Maupassant, Conan Doyle, Leblanc, en fait tout ce qui touche l'aventure et le policier, avec encore Michel Tournier: "le roi des aulnes" et "vendredi ", et D.Daeninckx et F.Vargas (dont j'ai moins aimé le dernier, trop alambiqué)...
Mark Twain, dont j'ai retrouvé cette phrase extra dans un chocolat!:"il ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait", et encore l'hilarant John IRVING, enfin Soljénitsine, que j'ai dévoré( pas lui, ses livres).
Tout revient un peu à la fois, avec les émotions de la lecture, et pourtant, je serais bien incapable de retracer les histoires et de parler du style!
En fait, je trouve un auteur bon quand j'oublie la manière et me trouve captivé par le contenu.