Le vieil arbre

Le vieil arbre

Le vieil arbre s’en va de la vie
Comme un soldat quitte la guerre
Genoux à terre en regardant le ciel
Encore une fois
Pourtant même vaincu sous la tourmente
Le vieil arbre garde sa grâce
Comme un soldat garde son âme
Et moi
Passante au regard rêveur
J’emporte dans mes yeux sa défaite
Sa fin
Dans la grandeur de sa dignité.


Romane

Une métaphore bien chargée de sens cachée dans ces quelques lignes en guise d'hommage.
Le plus bel hommage que puisse avoir un arbre n'est-il pas son fruit lui-même après tout, et les graines qu'il sème ?

Certes, comme un peu de soi qu'on laisse derrière soi.
Le sujet pourrait donner de vastes échanges variés en fonction du point de vue sur lequel on se juche. Il y a toujours tellement tout et son contraire, ces extrêmes qui se confondent pour former l'insaisissable. Passionnant !

Je pensais avoir laissé un commentaire, mais non. J'ai quitté les lieux avant de l'avoir fait. Je pensais, en te lisant, que les fruits de l'arbre que notre regard plein de compassion accompagne se trouvent en nous... tandis que nous poursuivons le chemin. Une force vive se transmet, entre humains et aussi de l'arbre à nous. L'arbre tellement présent dans les poèmes, inévitable, inépuisable, impérissable... chaque poème qui l'abrite vient s'ajouter aux autres poèmes et nous avons une forêt !

Tu as raison, Carmen. L'arbre est un compagnon inévitable et indispensable. Tout nous rapproche de lui, j'allais dire "nous accroche à lui". Jusqu'à "nos racines".
Merci de ton regard !